Renforcement de capacité des femmes pour l’accroissement de la participation des femmes dans les institutions publiques.

Au cours de l’histoire, le pouvoir a toujours été détenu par les hommes, dans
la famille (sphère domestique), dans la société civile (sphère sociale) comme
dans l’Etat (sphère politique). J’insiste sur l’importance pour l’analyse de
prendre en compte ces trois sphères : une vue dichotomique privée /publique ne
permet pas de prendre la mesure de la spécificité, à cet égard aussi du domaine
du politique et de l’inégalité entre les genres qui y règne. En effet, au cours des
quarante dernières années, les femmes sont largement sorties de la sphère
domestique où elles étaient auparavant reléguées, elles ont acquis des
responsabilités croissantes dans la vie professionnelle, l’enseignement, le
secteur associatif, etc. Certes la stratification hiérarchique y reste, presque
toujours dissymétrique au détriment des femmes, mais les choses bougent. En
revanche, le domaine du pouvoir politique proprement dit reste fondamentalement un monopole masculin. La politique manifeste une étanchéité spécifique par rapport à l’accès des femmes aux responsabilités et aucune évolution, «naturelle» , n’a permis d’y remédier». La Science Politique et plus
particulièrement les Sciences Sociales accordent une place de plus en plus
importante aux réflexions entre «Genre et Politique». Dans cet article, nous
saisissons l’opportunité d’aborder la réflexion en premier lieu le renforcement de capacité des femmes et en second lieu leur participation dans les institutions publiques et enfin des recommandations pour une meilleur prise en compte de l’opinion des femmes dans les instances publiques de décision.

*Le renforcement de capacité des femmes
De ce qui ressort de nos réflexions sur la question du renforcement de capacité des femmes afin de favoriser leur participation dans les instances de prises de décision .Il faut noter que le renforcement de capacité est avant tout une affaire personnelle avant d’être collective. Car la participation dans les instances publiques doit être un sursaut patriotique du désir d’apporter sa pierre à l’édification de la nation. Il est indéniable que les femmes sont sous représentées dans les instances de prises de décision et mêmes dans les postes électifs. C’est dans cette perspective voisine qu’aborde (Monique Ilboudo, 1992)bien que les femmes constituent plus de la moitié de la société burkinabé, seul un nombre restreint est candidat aux élections et une fraction encore plus réduite siège dans les rangs parlementaires. De manière illustrative, les chiffres relevés dans le Rapport du Centre pour la Gouvernance
Démocratique3 font état de moins de 4% en 1992, 9% en 1997, 10.90% en
2002 et 15% en 2007 à l’Assemblée Nationale. Un regard plus général sur les
8 législatures du pays dont quatre (4) de la IV éme République, permet de
constater une inégalité d’accès au pouvoir législatif selon le genre (moins de
6% toutes législatures confondues depuis 1959).Ce constat burkinabé reflète également celle de l’Afrique toute entière. En effet, l’historicité masculine du pouvoir d’Etat n’est plus à démontrée dans ce continent où l’ordre politique reste caractérisé par une hyper masculinité. L’espace politique n’a jamais été réparti entre les deux sexes de manière équitable et même si aujourd’hui des avancées sont notables, il reste que la femme africaine en particulier burkinabé demeure sous représentée dans les instances officielles de décision. Par exemple les données du CGD Centre de la gouvernance et de la démocratie (2005), il ressort en effet que la femme burkinabé est quasi inexistante dans les diverses législatures que le pays a connu depuis la proclamation de la République le 11 décembre 1958. La première qui a eu lieu le 19 avril 1959 a doté le pays d’une Assemblée de 74 députés parmi lesquels on comptait une seule femme en la personne de Mme Célestine Ouezzin Coulibaly. Pour palier a cette insuffisance notoire, quelques moyens de renforcement comme ce qui suit semble être nécessaire : Une formation en leadership féminin, le militantisme des femmes dans les associations féminines et au sein des partis politiques doit être de plus en plus accru non pas par le système de quota mais plutôt par la méritocratie et le dévouement citoyen. Après diverses initiatives, la 8e législature du Burkina Faso compte seize femmes sur 127 députés. Et neuf femmes sur 33 ministres.

*Participation des femmes dans les instances publiques de prise de décision
Pour une participation équilibrée les femmes doivent prendre la parole sans discrimination et pour une meilleure participation dans les instances de prises de décisions, elles doivent accéder par le mérite ou par recommandation pour une considération acceptée de tous. Cette participation doit se faire avec une rupture des considérations sociales véhiculées sur la participation des femmes dans les institutions publiques. Pour cela elles doivent avoir des leaders femmes comme modèle de leur engagement et de leur combat pour une meilleure prise en compte de leurs opinions. Il ya aussi le paradoxe lié à la participation des femmes dans les instances de prise de décision car les femmes qui accèdent à ces postes se détournent de leur objectif premier elles défendent plutôt les intérêts des partis politiques qui les ont placées, et en guise d’exemple nous avons le cas des élections où elles sont mises comme des suppliantes tout cela pour ne pas leur permettre d’occuper la première place.

Pour finir nous pouvons dire que les raisons principales de la sous-représentation politique des femmes africaines en général et burkinabé en particulier, se retrouve dans les pesanteurs socioculturelles fondées sur le genre, le manque de culture politique des femmes, les contraintes du milieu politique, les problèmes internes aux partis, les contraintes économiques, le faible taux de scolarisation et d’alphabétisation des filles et des femmes… La faible représentation des femmes sur les listes électorales, la division sexuelle du travail, la surcharge des travaux domestiques qui rendent difficile la conciliation avec les activités politiques, professionnelles et domestiques, le manque de confiance des femmes en elles-mêmes, l’insuffisance numérique des femmes compétentes sont les causes explicatives de la discrimination envers les femmes. Comme recommandation on peut noter que la création de partis politique des femmes pour aussi sans distinction de catégorie sociale, le militantisme féminin. L’interrogation qui ressort de notre analyse est : le quota se suffit-il à lui-même ? ou bien doit-on encore adopter d’autres modes de participation ? Est ce que le quota a-t-il sa raison d’être ?
NAON DJENEBA

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