Serveuse : un métier stigmatisé

AU Burkina Faso, le métier de serveuses n’est pas apprécié par tous. C’est un métier stéréotypé, mal vu et dénigré par plus d’un. Cela fait que plusieurs filles préfèrent rester sans rien faire que de devenir serveuse.

<< Quand je suis arrivée à Ouagadougou pour les études, je voulais un travail pour me prendre en charge. J’ai déposé plusieurs dossiers sans chances. J’ai décidé de devenir serveuse. J’ai informé ma mère. Elle a pleuré en me suppliant de ne pas le faire et surtout de ne pas laisser mon père l’apprendre …Qu’elle m’enverra l’argent chaque mois. Qu’elle fera tout son possible. Que même s’il faut qu’elle m’envoie ses dernières économies.>> Nous a témoigné Marthe
Pour certains le service de serveuse n’est pas un métier pour femme. Et d’autre pensent qu’il rabaisse les femmes et de surcroit un travail sous couvert de la prostitution. Au point de trouver celles qui s’y aventurent de filles faciles, accessibles à tous.

Sur 10 interviewés, 9 trouvent que le métier de serveuses n’est pas un métier pour une femme qui veut un foyer. Aussi que ce domaine chosifie les femmes, dans la mesure où certains clients ont parfois des comportements déplacés avec les serveuses. En tapotant les fesses des filles…
Par ailleurs, d’autres affirment qu’au Burkina Faso les filles et femmes ne veulent pas ce métier parce qu’elles ne peuvent pas faire un habillement osé pour attirer la clientèle. Elles ne sont pas accueillantes et surtout physiquement pas présentables pour le métier de serveuse de bar/maquis.

Pour nous, si le rôle de la serveuse ou du serveur de maquis est de chercher les clients, servir la boisson ou aliments, gérer les commandes puis prendre le paiement, certaines médisances autour de ce métier sont erronées. Et n’ont pas leur place.Tous les métiers se valent. Chaque individu est libre d’exercer le travail qu’il veut. Les serveuses sont des travailleuses et responsables comme les autres. Ce métier permet à plusieurs parents de subvenir aux besoins de leur famille. Rama nous a confié qu’elle est serveuse et c’est avec le salaire de son service qu’elle nourrit, soigne et scolarise ses enfants. Et qu’elle en est fière. Il n’y a pas de sot métier.
Que faire pour redonner à ce métier tous ces mérites ?
NAON Djeneba