Wikigap 4 pose le débat de l’identité réelle de la femme

MoussoNews et les wikimedien-ne-s du Burkina Faso ont procédé à la présentation des femmes référencées sur Wikipédia, l’encyclopédie mondiale le samedi 11 novembre 2023. Lors de cette cérémonie de présentation, des échanges ont été nourris autour de l’identité réelle de la femme. Au panel, il y a eu la sociologue Bintou Marie DIALLO, la juriste ex ministre de la justice Bibata NEBIE/OUEDRAOGO et l’enseignant chercheur iman au CERFI Inoussa COMPAORE.

La thématique intéressait plus d’un-e, et les discussions ont été bien menées du côté des panelistes et des participnt-e-s. La problématique de l’indenté de la femme est née suite à un constat fait par les wikimedien-ne-s lors du référencement de certaines femmes du Burkina Faso.

 «Il y a certaines femmes; quand on créait leur profil, elles nous ont donné leur nom plus celui de leur époux, aujourd’hui elles ne sont plus avec ce dernier, et souhaite qu’on change leur nom sur Wikipédia, sinon on risque de ne pas la reconnaitre. Il y a aussi une qui a pris totalement le nom de son mari, elle est promue à un poste, et lorsqu’on cherche sur le net, on trouve son nom mais avec le nom de famille de son mari. Pourtant sur ses papiers officiels c’est son seul nom qui y figure. Elle nous a alors demandé d’ajouter son nom, sinon là il y a conflit d’identité. » a explicité Basseratou KINDO, promotrice de MoussoNews et initiatrice de wikigap Burkina.

En effet, le sujet de l’identité de la femme fait couler beaucoup d’encre et de salive. Pour la sociologue, Bintou Marie DIALLO s’interroger sur l’identité de la femme démontre qu’elle n’a jamais eu d’identité, cela est dû au fait que la femme ne s’appartenait pas et son identité est toujours liée à celle de l’homme.

Ce qui est du côté juridique, la juriste Bibata NEBIE/ OUEDRAOGO s’est attelée sur ce que consacre la loi. Ainsi la loi dit que chaque personne homme ou femme a l’obligation de porter un nom et un prénom. Et la loi explique aussi comment acquérir un nom, « cela peut être au niveau du lien de sang ». La loi au niveau de l’Union Africaine stipule que la femme doit jouir de son nom, mais en même temps, elle peut prendre le nom de son mari. Cependant le nom du mari ne remplace pas le nom de la femme mariée… Elle finit par rejoindre l’avis de la sociologue en reconnaissant que la femme n’existe pas réellement pour elle.

Quant à iman docteur Inoussa COMPAORÉ, à qui le plan religieux fut confié, il a d’abord interpellé sur le fait qu’une fille non musulmane n’est pas obligée de se convertir avant de se marier à un homme musulman. Il a insisté que l’islam est clair là-dessus. Ensuite, le fait d’utiliser le nom du mari est lié à une conception du mariage, la femme autant que l’homme quittent leur famille pour s’unir et former un. Mais en réalité, le mariage n’a jamais rendu les différents contractants un ; alors la femme n’est nullement obligée de prendre le nom de son époux ; elle peut et doit faire valoir son nom. « Au regard de nos réalités africaines, il n’y a pas un moment où l’homme ou la femme s’appartient, parce qu’il-elle appartient à une famille, cette famille appartient à une communauté, cette communauté appartient à un village… c’est une interconnexion et une interdépendance. » a-t-il-expliqué

Les panélistes n’ont pas manqué de conseiller les participant-e-s

 Le choix de l’époux est primordial, la femme doit choisir un meilleur époux, qui saura la valoriser, afin qu’elle ne se sente jamais exclue mais toujours élever. La femme éternelle étrangère ; dans sa famille on trouve qu’elle est appelée à partir, dans la famille de son mari elle est encore perçue comme étrangère. Alors imam COMPAORÉ conseille à un judicieux choix d’époux, qui respecte la valeur de la femme. Iman invite les femmes à être indépendantes, car la dépendance entière envoie l’irrespect. « Quand tu es sur la table et que tu n’as rien à apporter sur la table, la prochaine fois tu ne seras plus sur la table. Les femmes doivent chercher à être indépendantes et rester femme. Être indépendante sur le plan financier, moral, professionnel, ne masculinise pas les femmes, elles doivent rester elles-mêmes et s’affirmer. » a Conclut Bintou Diallo

NAON Djeneba

Laisser un commentaire

Un Site WordPress.com.

Retour en haut ↑