Contre le mariage d’enfant, ADEP forme une trentaine de femmes

Des jeunes femmes et fillesont été capacitées et outillées sur les instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux en lien avec le mariage d’enfants au Burkina Faso les 14 et 15 décembre 2023 à Ouagadougou. Ce renforcement de connaissance est l’initiative de l’Association d’Appui et d’Eveil PUGSADA (ADEP) et ses partenaires qui mettent en œuvre le projet « de Renforcement de la Résilience des Communautés touchées par les Conflits et le Changement Climatique, Sini Gnèsigui ». Selon UNICEF le Burkina constitue l’un des dix pays africains les plus affectés par le mariage d’enfants , 10% des femmes se sont mariées avant l’âge de 15 ans et 52% des femmes (soit 1 femme sur 2) avant l’âge de 18 ans. Le consortium d’ONG à travers ce projet travaille a trouver les solutions durables à l’épanouissement des enfants. 

Deux jours durant, la trentaine de participantes ont reçus des formations sur les instruments juridiques en lien avec le droit des femmes et des enfants, ce qui leur permettra de travailler dans leur communauté à éradiquer le mariage d’enfant. « Les jeunes filles, femmes et garçons doivent porter ce projet avec nous, maitriser le projet pour l’atteinte de nos objectifs escomptés. » a souhaité DAMIBA/SINARE Noellie, chargée de projet à ADEP.

La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes adoptée le 18 décembre 1978 (CEDEF)demeure l’instrument juridique international le plus complet en ce qui concerne le droit des femmes et des filles, le Burkina l’a ratifiée le 28 novembre 1984. La convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) adoptée en 1989 par les nations unies et ratifié par le Burkina en 1990 a pour but de promouvoir et protéger les droits spécifiques des enfants. Le protocole de MAPUTO a été ratifié le 19 mai 2005 par le Burkina, il est spécifique aux droits des femmes.

Invitées à jouer leur partition, les participantes doivent être des actrices contre le mariage d’enfant, à travers la sensibilisant, le partage l’information juste et la dénonciation.« En cas de mariage d’enfant, il faut dénoncer à la police, à la gendarmerie, à l’action sociale. La lutte contre le mariage d’enfant est difficile… Nous faisons le plaidoyer pour rehausser l’âge du mariage du côté des deux sexes à 18 ans minimum. » a souligné la formatrice, NADEMBEGA /ZOUNGRANA Clarisse Bila, de l’association des femmes juristes.

En cas de mariage d’enfant, les sanctions civiles peuvent être des amendes, des dommages et intérêt pour la victime. Quant à la sanction pénale, elle peut inclure des peines d’emprisonnement pour les tuteurs, toute personne impliquée, si toutefois les parents n’ont pas consenti à ce mariage. L’article 487 du code pénal Burkinabè stipule qu’il est passible d’un emprisonnement de 10 à 20 ans et d’une amende de 1 000 000 à 5 000 000 de f CFA, toute personne qui contracte un mariage avec un enfant de moins de 15 ans ou qui célèbre un tel mariage.

Les activités menées dans le cadre du projet « Sini Gnèsigui » sont la sensibilisation sur l’éducation des filles, le maintien des filles à l’école, des communications, un plaidoyer institutionnel pour la révision de l’âge de mariage à 18 ans pour les filles et les garçons.

                                                                                                                   NAON Djeneba

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